Le vélo à la conquête du monde

18/12/2011 22:37

Le numéro 490 de Vélo Magazine paru en octobre 2011 est consacré à la mondialisation du cyclisme.

Dans l’article en page 42, Philippe Le Gars présente le coureur cycliste Daniel Teklehaimanot, tête d’affiche du cyclisme africain. Cet article est particulièrement intéressant parce qu’il indique très bien comment ce talent n’aurait jamais pu percer sans la mondialisation du sport.

Tout d’abord, l’entraîneur national de l’Erythrée Samson Solomon, détaille les raisons pour lesquelles, alors que le cyclisme est un sport de tradition européenne, un champion cycliste a émergé de ce petit pays d’Afrique de l’Est : « nous avons gardé la tradition cycliste que nous avaient apporté les Italiens », précise-t-il. Ainsi dès le XXème siècle, la mondialisation, sous la forme de la colonisation, a contribué au développement du cyclisme dans ce pays. Puis le journaliste se focalise sur Daniel Teklehaimanot et détaille comment il a été repéré par l’Union Cycliste Internationale et formé pendant trois ans au Centre Mondial du Cyclisme à Aigle, en Suisse. Ce centre permet à un groupe de coureurs issus de pays dépourvus de structures sportives, comme le Rwanda et l’Iran, de se former et de progresser vers le haut niveau, sous la tutelle d’entraîneurs renommés, comme les Français Michel Thèze et Frédéric Magné. Teklehaimanot sera en 2012 le premoer de ces coureurs à passer professionnel au sein de l’équipe australienne GreenEdge.

Un coureur Erythréen entraîné en Suisse passant professionnel en Australie : n’est-ce pas le parfait exemple de la mondialisation du sport cycliste ? Manifestement, la mondialisation a ici un impact positif sur le sport : ce coureur n’aurait jamais pu passer professionnel sans le développement des relations entre l’Erythrée et l’Europe. En offrant aux athlètes et aux entraîneurs des stratégies mondiales d’évolution, la mondialisation  contribue au développement du sport. Ainsi, dans ce même numéro de Vélo Magazine, l’article consacré à l’Australie par Jean-François Quénet (pages 36-39) explique comment un jeune champion australien apprend l’Italien dans l’optique d’une formation au centre australien du cyclisme sur route, basé à Varèse, en Italie. Il mentionne également comment Heiko Salswedel, entraîneur originaire d’Allemagne de l’Est, a développé le cyclisme sur route en Australie et créé l’équipe Giant-Australian Institute of Sport, où de nombreux professionnels australiens (mais aussi allemands, puis tchèques) ont débuté leur carrière. Soulignons au passage que Giant est une marque de cycle Taïwanaise : là encore, la mondialisation est un facteur déterminant du développement du cyclisme australien. Et en 2011, le vainqueur du Tour de France cycliste est un champion australien : Cadel Evans, venu au cyclisme après avoir vu les images du Tour de France dans les années 1990, ce qui souligne une fois de plus l’impact des médias sur la mondialisation d’un sport jusque-là méconnu dans certaines régions du globe comme l’Océanie. Elle contribue à la diversification des sports (il n’y a désormais pas que des rugbymen et des joueurs de football australien en Australie), ce qui est un bénéfice pour les jeunes qui n’ont pas forcément d’aptitude pour les sports traditionnels. Sur son site internet, Cadel Evans indique : « Physiquement, je suis complètement inapte pour la plupart des sports scolaires en Australie. Presque tous les sports scolaires en Australie requièrent de la vitesse et/où une grande taille. » Et pourtant il est double vainqueur de la Coupe du Monde de VTT, champion du monde sur route 2009 et vainqueur du Tour de France 2011…